L'accessibilité numérique

Bilan de mon initiative

L’initiative

J’ai choisi de concevoir une initiative web sur le thème de l’accessibilité numérique, notamment à l’intention des personnes ayant un handicap visuel, un sujet à peu près inexistant en-dehors du petit cercle de personnes intéressées, mais qui devrait être pris en compte beaucoup plus largement par les développeurs.

J’ai d’abord conçu un site sur Google site. C’était une première version, que vous pouvez trouver ici. Mais avant de le partager sur les réseaux sociaux auprès de gens potentiellement intéressés par la question, je me suis demandé si la plateforme utilisée l’était, accessible. Je ne connais pas le code qui est généré derrière ce type de réalisation. J’ai testé mon site avec des outils d’évaluation d’accessibilité tels que Wave et Axe, et j’y trouvais plusieurs avertissements au sujet de problèmes sur lesquels je n’avais pas ou peu de contrôle. Ça peut sembler ne pas avoir de lien avec l’initiative sociale comme telle, mais ça en a un : pour être minimalement prise au sérieux, ma plateforme doit refléter ce que je préconise!

J’ai donc décidé de coder moi-même mon site. J’ai une expérience relativement basique dans le domaine, mais je n’avais pas besoin de quelque chose de compliqué, au contraire, je ne voulais pas de contenu superflux. Mon site est ici.

En fait, le processus comme tel a été fort instructif. Comme je ne pouvais pas compter sur des outils tels que Google Site ou Wordpress, j’ai dû trouver moi-même comment intégrer le script de Google Analytics dans mes pages. J’ai également dû trouver comment insérer des balises meta afin de faciliter le partage du site sur des réseaux sociaux tels que Facebook et Twitter. Ce sont assurément des connaissances qui me serviront dans d’autres projets.

Contexte et questionnement

J’ai commencé à diffuser mon site, et à récolter des statistiques sur Google Analytics, à partir du 9 mars 2020. La diffusion de mon projet a été au final relativement restreinte, et ce, pour 2 raisons.

Premièrement, je dois avouer avoir ressenti un certain malaise à interpeller des personnes et des institutions qui sont impliquées dans ce domaine avec un site qui n’est finalement qu’une ébauche, une expérience réalisée dans le cadre d’un cours universitaire. Je me voyais mal parasiter un réseau de gens qui s’intéressent à un thème que je juge réellement important, en partageant un contenu qui n’est pas à la hauteur. C’est aussi la raison pour laquelle les articles de blogue que j’ai rédigés dans le cadre de l’Activité C sur l’accessibilité n’ont pas été intégrés sur ce site, car si les informations qui s‘y trouvent peuvent être utiles pour une personne débutant dans le domaine, elles n’apporteront rien de nouveau aux professionnels.

J’ai donc choisi de davantage mettre l’accent sur l’apprentissage des outils de partage que sur une diffusion profonde du projet avec des organismes ou des personnes impliquées.

Deuxièmement, comme chacun le sait, à partir du 12 mars, le Québec a basculé dans une pandémie mondiale, et c’est vite devenu l’unique thème traité sur les réseaux sociaux. Je trouvais le moment un peu mal choisi pour diffuser une initiative portant sur autre chose.

Pour contrer cette difficulté, j’ai finalement choisi d’être en phase avec les événement. Le 18 avril, j’ai ajouté une page qui intégrait des ressources en lien avec la COVID19, le confinement et les enjeux auxquels font face les personnes malvoyantes : accès aux ressources éducatives, informatives, aux documents gouvernementaux, etc.

La diffusion

Le 9 mars, j’ai commencé par transmettre mon projet à mon conjoint qui l’a diffusé sur Twitter, pour tester les “Twitter cards” crées dans les métadonnées. Le résultat était concluant.

Le 10 mars, je partage le site sur ma page Twitter (@Dreannne), avec les mots-clics #inf6107  et #accessibilité

Publication Twitter de Andréanne Boisjoli, @Dreanne. Quelques ressources sur l'accessibilité numérique #accessibilité #inf6107. Pictogramme accessibilité. Accessibilité numérique. Ce site a pour objectif de rassembler des informations concernant l'accessibilité dans les domaines du web, du logiciel et de l'édition, afin de sensibiliser les... andreanneboisjoli.com. 10h48 PM, 10 mars 2020. Twitter Web app
Figure 1. Mon premier partage sur Twitter, 10 mars 2020

Twitter m’indique que le Tweet a été vu 131 fois, pour 2 engagements. Pas un succès phénoménal, donc. Le fait que le tweet ait été envoyé à 22h48 y est peut-être pour quelque chose. En revanche, Google Analytics montre que le site a engrangé un certain nombre de vues dans les jours qui ont suivi, soit 11, 6 et 2 utilisateurs les 9, 10 et 11 mars 2020 (voir Figure 2).

Le 15 mars, je l’ai transmis à quelques proches sur Messenger, et le 20 mars, par courriel, ce qui a suscité quelques vues (3 utilisateurs le 15 mars, et 3 utilisateurs le 20 mars, voir Figure 2).

Rapport de Google Analytics : présentation de l'audience. 9 mars au 26 avril 2020. 22 utilisateurs. 16 nouveaux utilisateurs. 69 sessions. Nombre de session par utilisateur : 3,14. Pages vues=358. Page par session : 5,19
Figure 2. Données sur l'audience, Google Analytics, incluant mon IP, en date du 26 avril 2020

Le mois de mars a, d’une manière générale, été bouleversé par l’ajustement aux mesures de confinement, et la période se prêtait mal à la diffusion de mon projet.

Le 7 avril, j’ai partagé de nouveau mon site sur Twitter, cette fois avec davantage de mots-clics : #inf6107, #accessibilité,  édition , #web  et #logiciel. J’ai en effet pensé que ce serait utile d’interpeller les gens qui ne s’intéressent pas spécifiquement à l’accessibilité mais qui font plus généralement du web, des logiciels ou de l’édition. Le résultat fut concluant. Sur 55 vues, le tweet a suscité 7 engagements totaux, soit 5 ouvertures de détails et deux clics sur le lien - clics que j’ai retrouvés sur Google Analytics à la même date.

Le 18 avril, afin de susciter un peu de réactions, j’ai créé ma page sur la COVID19. Pour pouvoir partager cette page seulement et lui donner une meilleure visibilité, j’ai modifié, dans les métadonnées, l’image et le texte descriptif.

J’ai partagé cette section sur la page Facebook du cours INF6107, avec le mot-clic #accessibilité. Ma publication a été vue par 15 personnes et “aimée” une fois.

Je l’ai aussi partagée sur Twitter, en utilisant les hashtags #accessibilité, #inf6107 et #malvoyants, pour élargir un peu l’auditoire. Avec le recul, je me rends compte que ça aurait sans doute été utile d’interpeller de nouveau les mots-clics #édition, #web et #logiciels.

Publication Twitter de Andréanne Boisjoli, @Dreanne. Accessibilité numérique et COVID19. Quelques ressources et informations sur les enjeux #accessibilité #inf6107 #malvoyants. Pictogramme accessibilité avec en filigrane une étampe indiquant COVID19. Accessibilité numérique et COVID19. L'accessibilité numérique pour les personnes malvoyantes devient particulièrement importante en période de pandémie et de confnement... andreanneboisjoli.com
Figure 3. Mon troisième partage sur Twitter, 18 avril 2020, sur la COVID19

Est-ce la présence du terme COVID19? Ce tweet a été vu 512 fois, pour 3 engagements totaux : 1 “j’aime”, 1 ouverture de détails et 1 clic.

Google Analytics indique, pour les 18, 19 et 20 avril, respectivement 4, 3 et 1 utilisateurs (Figure 2).

Statistiques des Tweets. Accessibilité et COVID19. Impressions:515. Engagements totaux : 3. J'aime = 1. Clics sur un lien = 1. Ouvertures des détails = 1.
Figure 4. Les statistiques de mon troisième partage sur Twitter, 18 avril 2020, sur la COVID19

Mon initiative a donc vu ses meilleurs jours à ses débuts ainsi que le 18 avril, lorsque j’ai créé la page sur le coronavirus.

Sur Google Analytics, j’ai privilégié l'analyse des utilisateurs, qui me parait plus pertinente. Peut-être que si mon site avait été d’une qualité telle que les utilisateurs auraient intérêt à y revenir régulièrement, le calcul des vues ou des vues uniques aurait été utile, mais dans le cadre de ce projet, le simple fait de savoir qu'une personne a eu accès à mon site constitue pour moi une marque d'intérêt suffisante.

Si on revient à la Figure 2, on voit que j’ai donc un total de 22 utilisateurs à partir du 9 mars 2020, incluant 16 nouveaux utilisateurs. Ce dernier chiffre est plus pertinent - les 6 premiers sont les différents navigateurs et appareils à partir desquels j’ai accédé à mon propre site avant qu’il ne soit diffusé (sur Google Analytics, j’ai crée une “vue” qui excluait les entrées à partir de mon IP, mais j'ai réalisé que ce n'était pas rétroactif et il aurait fallu que j'insère ce filtre au début du processus).

Il y eut un total de 69 sessions. À la Figure 5, on voit que le taux de rebond est assez spectaculairement élevé - il y a de fortes chances que mes propres visites sur le site augmentent substantiellement le pourcentage moyen. On voit clairement que les visiteurs provenant d'autres pays n'ont manifesté aucun intérêt à aller plus loin.

8 des utilisateurs utilisaient un système de langue anglaise - mon site est francophone, mais il réfère à de nombreux sites en anglais, alors pourquoi pas? 17 provenaient du Canada, 2 des États-Unis, un de la France et un de la Finlande.

Rapport de Google Analytics : données géographiques sur l'audience. 9 mars au 26 avril 2020. Canada : 17 utilisateurs, 11 nouveaux utilisateurs. Étas-Unis : 3 utilisateurs, 3 nouveaux utilisateur. France : 1 utilisateurs, 1 nouvel utilisateurs. Finlande: 1 utilisateurs, 1 nouvel utilisateurs
Figure 5. Données géographiques sur l'audience, Google Analytics, incluant mon IP, du 9 mars au 26 avril 2020

Je crois que Twitter a été pour ce projet mon meilleur référent, parce qu’il regroupe des communautés autour d’intérêts très précis. Il aurait pu l’être bien davantage si je l’avais sollicité avec plus de constance et avec un site plus étoffé. J’ai appris que la manipulation des différents mots-clics pouvait faire une différence.

Mon initiative aurait sans doute mieux réussi si j’avais eu assez confiance en la pertinence de mon contenu pour le partager à plus grande échelle. Peut-être aurait-elle eu plus de chance également si la planète entière ne vivait pas une période de pandémie mondiale, concentrant toutes les ressources et les énergies autour de cette problématique. Je suppose que ça fait partie des impondérables...